La particularité de la distillerie Bielle réside, en plus de la qualité de son rhum, dans le traitement de ses vinasses (produits indésirables obtenus à la suite du processus de distillation). C’est en effet la seule distillerie de toutes les Antilles à utiliser ce procédé.
Qu’est-ce que la phytorémédiation ?
La phytorémédiation est un procédé naturel de dépollution des sols par l’action de plantes se nourrissant de ces éléments polluants. Ce procédé est utilisé depuis les années 80 et s’est généralisé dans les années 90.
Les polluants sont dans notre cas les vinasses qu’il faut pouvoir éliminer. Celles-ci sont constituées de faibles concentrations en azote et phosphore et d’une forte teneur en potassium, éléments indésirables pour nos sols et les nappes phréatiques situées dessous.
La phytorémédiation est donc une technique reposant sur les plantes et leurs interactions avec le sol et les micro-organismes. Ainsi, par des réactions complexes et encore aujourd’hui non totalement maîtrisées, les plantes, les algues et les champignons sont capables de réduire la mobilité de certains polluants (phytostabilisation), de les absorber (phytoextraction), de les fixer dans leurs tissus (phytostabilisation) ou de les métaboliser, permettant leur détoxification et leur élimitation (phytodégradation et phytovolatilisation).

Les plantes utilisées à Bielle
Pour faire valider ce procédé, la distillerie Bielle s’est fait accompagnée par l’INRA (Institut National de Recherche Agronomique). Un bassin naturel proche de la distillerie accueille la vinasse qui se diffuse dans l’entrelacs des racines de la fougère sauvage pour être ensuite digérée par la jacinthe d’eau. Ces deux plantes constituent une éponge végétale, laquelle trouve à la fois un élément nutritif qui contribue à la réalisation du traitement de l’effluent par évapotransporation.

Cet accompagnement a abouti par l’élaboration d’un décret en novembre 2005 autorisant par arrêté préfectoral la distillerie Bielle à utiliser ce procédé de phytoremédiation pour le traitement de ses vinasses. Faisant ainsi de Bielle l’unique distillerie à utiliser ce procédé écologique.
Les avantages de la phytoremédiation
La phytoremédiation bénéficie de sa générale innocuité, de son faible coût — estimé à 10 à 100 fois moindres que celui d’un traitement physico-chimique — et de la possibilité de valoriser la matiète végétale ou les éléments fixés ou du moins, de leur réserver un traitement spécifique. La phytoremédiation est également adaptée à des traitements de grandes surfaces, allant jusqu’à des dizaines d’hectares.
Comme la phytorémediation est une transformation plutôt longue des polluants, des mesures sont faites régulièrement pour s’assurer de l’efficacité du procédé.
En conclusion
La phytoremédiation offre une réelle alternative, aussi bien écologique que paysagère et financière face aux techniques de dépollution traditionnelles telles que l’excavation, l’épandage ou l’incinération.
Même si cette technique présente des limites, notamment au niveau de la durée des traitements et de la revalorisation des résidus contaminés, elle demeure moins onéreuse et assez fiable. Elle s’inscrit aussi dans la durabilité, dans la mesure où la reconversion d’un site pollué en espace vert engendre d’une part un paysage verdoyant et d’autre part un système naturel de dépollution des terrains.
Bien joué Bielle !!!
Une experience commencée dans les annees 1980 pour proteger l’étang de Thau (Hérault) sous le nom d’ecosite de Meze a amener des techniques de lagunage (passif, actif) et de phyroredemption (Solaqua…) permettant de valoriser en economie circulaire des boues en végétaux.
Sur la base des végétaux, les indiens valorisent la peoduction d’insectes (1,1 kg de vegetaux pour 1 kg de proteines animales), servznt à nourrir des poissons, Poissons dont on consomme les filets et dont on valorise les abats et arêtes pour apporter des protéines animales aux volailles etc…
Nous travaillons sur ces circuits d’economie circulaire agricole au sein de la ligue pour l’Agrobiodiversite…
Amicalement
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Bonjour Yves-Louis
Nous sommes effectivement entrain d’évaluer de nouvelles évolutions de traitement de ces vinasses
Merci pour votre regard sur cette question
Bien cordialement
Arnaud
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